A la rencontre de la nouvelle génération de la diaspora sénégalaise en RDC

APS – L’émigration sénégalaise vers la République démocratique du Congo (RDC), âgée de plus de soixante ans, a marqué sa présence dans tous les secteurs d’activité ces dernières années, dans le sillage des premières générations pionnières et très souvent fait fortune dans l’or et les diamants.

La RDC a toujours été une terre d’accueil pour les Sénégalais depuis les années 1950 et 1960. Les premières générations, majoritairement peulhs et sarakholés, étaient plus actives dans les minerais que dans les autres secteurs.

Le désir de faire fortune orienta rapidement les premiers arrivants vers l’or et les diamants, à une époque où le secteur minier était encore plus informel et représentait une opportunité de réussite pour ceux qui ne pouvaient prétendre à un diplôme.

Plus de 60 ans plus tard, la nouvelle génération commence peu à peu à s’imposer dans d’autres secteurs que l’or et les diamants.

Ils ne sont pas si nombreux que ça, mais cette nouvelle vague investit de plus en plus dans le commerce, les entreprises et les banques, mais aussi le secteur de la formation, de la vie sociale à travers les ONG. Certains sont même présents dans le système des Nations Unies.

Il est plus de 13 heures 45 minutes, sur une avenue non loin du marché central de Kinshasa, en cours de réhabilitation. Babacar Sène, fervent supporter des Lioncelles, futures championnes du tournoi de basket féminin des IXe Jeux de la Francophonie, habite les environs.

Dès l’entrée de son appartement de près de 62m2les nombreuses effigies de guides religieux mourides renseignent sur l’appartenance de Babacar à cette communauté fortement représentée dans les lots de migrants sénégalais partis chercher fortune dans le monde entier.

Le visiteur n’a pas besoin de demander. Il se présente volontiers. “Je suis mouride et ce sont les photos de mes guides religieux”, dit-il avec un large sourire, vêtu d’une veste aux couleurs du Paris Saint-Germain.

Il continue d’entretenir la conversation tout en se préparant pour le stade afin d’assister à la finale du tournoi de basketball féminin des moins de 25 ans des derniers Jeux de la Francophonie, le 9e de l’histoire (28 juillet-6 août).

“Je suis cadre dans une entreprise de fabrication de médicaments et mes patrons ne veulent pas que je démissionne, à cause de mes compétences et de mon comportement au travail”, déclare-t-il après avoir répondu à un appel téléphonique. .

Ce trentenaire, ancien secrétaire général de l’association regroupant les jeunes sénégalais vivant à Kinshasa, n’a qu’un rêve : se lancer dans la restauration dans la capitale de la République démocratique du Congo.

D’autres ressortissants ne se projettent pas plus que ça, comme Fallou Lèye, un tailleur quadragénaire retrouvé dans son petit appartement transformé en atelier, au premier niveau d’un immeuble résidentiel de la capitale congolaise.

De petite taille, Lèye souhaite avant tout parler à son visiteur de ses difficultés à accéder au registre du commerce. Il refuse donc tout contact avec la caméra, afin de pouvoir exprimer librement les contrariétés qu’il vit au quotidien.

« Ce n’est pas facile d’obtenir des papiers comme le registre du commerce ici, surtout quand on est étranger. Les gens essaient parfois de vous arnaquer », balance-t-il.

RDC, pays d’accueil et entreprise

Ce n’est pas le genre de discours tenu par tout le monde. Certains Sénégalais ont tendance à mettre en avant les avantages de la nationalité sénégalaise, comme Ibrahima Diallo, retrouvé dans la boutique de son grand frère.

Diallo vivait à Brazzaville, la ville jumelle de Kinshasa, de l’autre côté du fleuve Congo, pendant le Covid-19. Il peut donc témoigner de l’avantage d’être sénégalais dans la capitale de la RD congolaise.

« Par rapport à la situation des autres ressortissants ouest-africains ici, si vous dites que vous êtes sénégalais, vous n’êtes pas inquiété, même pour les papiers et autres. Ce que je n’ai pas vécu de l’autre côté du rivage », raconte-t-il.

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